La frustration est souvent le moteur de l’évolution. Si elle est vécue comme une opportunité, le décalage entre nos désirs et notre réalité actuelle représente l’occasion pour faire le point de la situation et choisir de mettre en place un changement. Toutefois, malgré les bonnes intentions, il est possible que rien ne change et nous nous retrouvons toujours dans la même routine. Parfois, nous prenons les mêmes bonnes résolutions, année après année, sans constater de véritables changements.
Si vous avez vécu cela, vous vous êtes probablement demandé pourquoi rien ne change, vu que vous avez décidé de changer. Pourquoi même en sachant qu’il nous faut une nouvelle stratégie ou de nouvelles habitudes, nos actions ne suivent pas notre volonté? Pourquoi nous ne mettons pas en place les choses que nous savons nous font du bien ou nous permettent d’atteindre nos objectifs? Et pourquoi, même si on a l’impression de faire des choix différents, nous nous retrouvons souvent à vivre les mêmes frustrations?
Parce que choisir le changement est le premier pas. Créer le changement est une toute autre histoire.
Un changement comporte un engagement et la capacité de rester motivé par rapport au travail que cela demande – et malgré les erreurs et les frustrations. Cela comporte aussi de renoncer aux aspects que nous aimons d’une situation frustrante qui répondent en quelque sorte à nos besoins. Changer est un vrai choix et, par avance, il est important d’assumer ce choix et ses conséquences. Choisir le changement nous met donc face à la peur des conséquences. C’est là que, souvent, le blocage s’installe et on se retrouve à procrastiner sur des projets qui nous tiennent à coeur et qui nous permettraient de nous épanouir.
Peur, procrastination et perfectionnisme
On se dit alors qu’il nous faudrait juste un peu plus de confiance et de courage, et pour les construire, je vous suggère de faire un changement. Un changement de perspective. Il y a cette fausse idée, très répandue dans notre société, qu’avoir confiance en soi signifie n’avoir plus jamais de peurs ou de doutes. Qu’il faut apprendre à les gérer, voir les bloquer. Les peurs et les doutes sont vus comme un problème et c’est justement pour cela qu’ils en deviennent un.
Le problème de gérer, rejeter, bloquer les émotions et les doutes est justement d’essayer de les gérer, en lieu de les accueillir. Car quand ils sont accueillis, ils ne constituent plus un problème. Il n’y a plus rien à gérer et on peut arrêter de consommer son énergie dans l’effort de résister et de rejeter. On peut alors les entendre et finalement faire quelque chose avec cette information. Se donner de l’écoute, créer de la confiance en soi et du courage. En fait, quand nous n’accueillons pas nos peurs, elles nous bloquent de l’intérieur et le changement ne se fait pas. Avec de la procrastination et de l’auto-sabotage, par exemple, qui sont une tentative bien réussie de nous protéger de quelque chose qui nous fait peur, que cela soit un danger réel ou imaginé. Ou avec le perfectionnisme, qui ressemble beaucoup à une bonne stratégie pour créer la réussite, et qui est, en réalité, une bonne stratégie pour créer l’échec.
Le perfectionnisme aussi nous protège de quelque chose qui nous fait peur, car le perfectionnisme à toujours un enjeu. Si vous observez votre perfectionnisme en action, vous verrez que c’est le cas.
- Il y a une image idéale de notre personne, selon nos propres critères de perfection.
- L’image de ce qui se passera une fois que nous aurons atteint cet idéal.
- La peur de ce qui se passe si nous n’arrivons pas à atteindre cet idéal.
Par exemple, le perfectionnisme peut nous protéger de la peur de la médiocrité, de la peur du rejet, de la peur d’être humilié ou de se faire une mauvaise réputation. En même temps, il nous expose à bien plus d’échecs et de souffrances, car son mécanisme nourrit la croyance de n’être pas à la hauteur. Quand nous utilisons le perfectionnisme, nous refusons d’accepter la situation telle qu’elle est, ou nous mêmes tels que nous sommes, et en conséquence, nous ne pouvons pas évoluer. Nous restons bloqués à poursuivre encore un autre objectif qui est censé nous donner la validation, la reconnaissance, l’acceptation qui sont l’enjeu même du perfectionnisme.
Résistance vs acceptation
Dans ce cas aussi, il y plein d’énergie utilisée pour faire de la résistance au lieu de confronter la réalité, regarder les peurs et les dépasser. Chaque fois que nous sommes dans la résistance, au lieu que dans l’acceptation, nous n’avançons pas avec notre projet, ou dans la résolution de notre problème. Nous ne créons pas du courage, car le courage demande d’accueillir la peur, de la questionner et d’apprendre à nous rassurer nous-mêmes. Pour avancer et construire le courage d’être qui nous voulons être chaque jour et en toute situation.
Changer de perspective
Un changement de perspective signifie mettre en cause ce que l’on croit par rapport à la peur, la procrastination, le perfectionnisme et surtout par rapport à soi-même. Cet article est une invitation à regarder les choses différemment cette année, à changer une perspective qui peut-être ne vous sert plus et à construire le courage de regarder les peurs, un pas à la fois, pour les apprivoiser. Sans pression, sans souffrance et avec un plan réaliste.
Personnellement, je crois que le courage le plus grand est le courage d’explorer l’inconfortable avec tact et bienveillance envers soi-même, pour n’être plus contrôlé par les peurs, pour découvrir les vrais enjeux et apprendre à avancer de façon autonome.
Parce que regarder et accueillir ses peurs, accepter les côtés moins aimés de soi et arrêter de se dire «comment on devrait être» est la bonne route pour avancer vers la confiance en soi, l’estime de soi et l’épanouissement.
Bravo pour cet article Diana que je trouve riche d’informations clés: Formidable!
Merci beaucoup Nathalie ! Je suis contente de savoir que mon article est util 🙂